La Premier League ne badine pas avec les propriétaires de sites internet qui piratent ses images. Trois d’entre eux ont été condamnés à un total de 17 ans de prison ferme. On peut imaginer qu’ils ne s’y laisseront pas reprendre…
Steven King, Paul Rolston et Daniel Malone, trois propriétaires d’un site de streaming, ont été respectivement condamnés à sept ans et quatre mois, six ans et quatre mois et trois ans et trois mois de prison fermes. L’une des sanctions les plus lourdes jamais prononcées. Ils avaient effectivement mis en place un système qui permettait de visualiser les rencontres du championnat anglais, sans s’acquitter des abonnements nécessaires. 1 000 pubs, clubs et foyers en auraient bénéficié, outre-Manche, par le biais de sites internet tels dreamboxtv.co.uk et yourfootie.com.
« Cette décision a fourni une preuve supplémentaire que la loi rattrapera les entreprises et les particuliers qui fraudent les titulaires de droits et violent le droit d’auteur. Les peines privatives de liberté prononcées ici reflètent la gravité et l’ampleur des crimes« , a déclaré Kevin Plumb, directeur des services juridiques de la Premier League, après l’annonce de la sentence. Une belle victoire pour la Premier League, mais le phénomène du piratage est loin d’être endigué. Le Parisien rapporte que de nombreuses arrestations ont eu lieu en Irlande, en Bulgarie et en Grèce, ces dernières semaines. De nouvelles technologies, tels les boitiers IPTV, rendent encore plus difficiles les interventions des autorités.
« La France ne peut plus être le dernier de la classe »
Et la France est loin d’être à la pointe de la lutte : « On est convaincu que le blocage et le déréférencement des sites sont vraiment l’outil le plus efficace. Le Royaume-Uni et le Portugal le pratiquent quasi en temps réel, c’est extrêmement efficace. Il faut donc adapter l’arsenal juridique français. Il y a une nouvelle loi audiovisuelle en cours de discussion, c’est le moment de se doter d’un dispositif pour lutter contre le piratage. La France ne peut plus être le dernier de la classe sur ce plan-là« , a expliqué Caroline Guenneteau, directrice juridique de BeIN Sports France et membre fondatrice de l’APPS (Association de protection des programmes sportifs).
Pour rappel, la commercialisation de la Premier League rapporte 2,3 milliards d’euros par an à ses clubs. La Ligue 1, qui tente de combler le retard, encaissera 1,2 milliard d’euros par an à compter de la saison 2020-2021.